
Les nouvelles annonces concernant la montée des tarifs douaniers américains peuvent avoir un impact sur la santé physique et psychologique des employés d'une entreprise touchée par ces mesures.
En effet, l’anxiété politique pourra se faire ressentir sous différentes formes depuis déjà quelques semaines. L'anxiété politique est la peur ou l'inquiétude que les gens peuvent vivre face à des événements politiques, des situations ou des transformations mondiales.
Nous l'avons bien ressentie ces dernières années lors du premier mandat de Trump, de la guerre en Ukraine, de la Covid-19, et on le ressent déjà avec les bouleversements politiques de notre voisin du Sud. Malgré tous ces événements, il ne faut pas baisser la garde sur les impacts que ce genre de situation peut avoir sur l'ensemble des employés d'une entreprise.
L’erreur serait de se dire que les employés en ont vu d’autres et qu’ils savent que tout ira bien. Minimiser la situation n’est pas une bonne stratégie!
L'accumulation de ces expériences laisse des traces, use et joue sur le niveau d'anxiété de la population en général.
Les impacts sont bien réels :
• Peur
• Diminution de la productivité
• La machine à rumeurs est activée à 100 %, laissant place à des scénarios catastrophes ou à de la minimisation
• Démotivation
• Sentiment de stress, nervosité et d'anxiété
Et,
• Ne soyons pas surpris de voir des gens qui ont des idées noires... Les entrepreneurs qui risquent de tout perdre... Cela peut paraître fataliste, mais n’oublions pas qu’actuellement, ce genre de situation n’est aucunement répertorié au Canada. Mon rôle est de n’exclure aucun scénario et de m’assurer que les organisations ont tous les outils nécessaires pour prévenir ce genre de conséquences désastreuses.
Ces situations mondiales doivent être gérées comme une situation de crise dans les entreprises
Voici une définition par l’IA d’une gestion de crise : La gestion de crise est l'ensemble des mesures et des actions mises en place par une organisation pour anticiper, gérer et surmonter une situation critique ou imprévue pouvant menacer son fonctionnement, sa réputation ou la sécurité de ses employés. Une bonne gestion de crise permet de réduire les impacts négatifs et de reprendre rapidement une activité normale.
Voici quelques étapes clés d'une gestion de crise :
1. Identification des risques : Procéder à une identification des risques pouvant affecter les activités de l’organisation et la santé physique et psychologique de l’ensemble des employés. Les gestionnaires sont aussi très à risque de vivre de l’anxiété politique. Il est donc important que toutes les initiatives de contrôle de risque viennent de la haute direction.
2. Préparation : Réaliser une évaluation des risques et déterminer des scénarios potentiels. C’est à cette étape que prendront naissance vos plans de gestion de crise, l’identification des formations requises et des plans de communication nécessaires pour gérer la situation. La communication doit être la plus transparente possible. Une communication floue apportera un lot de rumeurs et d’informations qui augmenteront le niveau d’anxiété. Les gens cherchent des réponses et en créeront en l’absence de celles-ci.
3. Détection : Les responsables d’équipe doivent établir une communication régulière avec leur équipe et prendre le pouls de chaque individu pour valider le niveau de confort avec l’information interne et la situation externe à l’entreprise. On peut mettre en place de petits groupes de discussion pour ventiler sur la situation. Organiser des rencontres avec la haute direction avec une période de questions et réponses (Q&A). Augmenter la visibilité et la disponibilité des membres de la direction sur le terrain. Pour les entreprises ayant un niveau de maturité un peu moins élevé, il est aussi possible de faire appel à une aide externe pour réaliser une démarche d’analyse de risques psychosociaux et obtenir une évaluation juste de la situation chez les individus, ainsi qu'établir un plan d’action pour contrôler le niveau de stress.
4. Réponse : Si nécessaire, il faudra appliquer les mesures de contrôle pour gérer la situation. Par exemple, appliquer les mesures de contrôle identifiées dans la section 2. Offrir de l’aide personnalisée aux individus qui en ressentent le besoin (programme d’aide aux employés). Faire venir un professionnel de la santé psychologique sur les lieux de travail afin de faciliter l’accès aux employés.
5. Résolution : Passer au travers de la crise en maintenant un suivi périodique sur le plan de contrôle jusqu’à la fin de la crise, selon ces deux situations : a. La crise est terminée et on revient à la situation opérationnelle normale b. La crise est maintenant une nouvelle réalité organisationnelle. La situation d’avant ne sera plus possible.
6. Apprentissage : L’apprentissage est l’étape la plus souvent mise de côté en gestion de crise et pourtant, elle est une des plus importantes car elle assure de ne pas répéter les mêmes erreurs et d’améliorer constamment nos systèmes de gestion pour être plus efficace ! Une analyse de type SWOT/FFOM est un excellent outil à cette étape. On revient sur la gestion de crise en évaluant les forces, faiblesses, opportunités et menaces. On apporte les correctifs et on forme les employés avec la nouvelle réalité.
Le mot clé tout au long de ce processus de gestion est la communication !
Elle doit être :
• Régulière
• Descendante et ascendante
• Transparente
• Un à un afin de prendre le pouls individuellement pour évaluer le niveau d’anxiété
• Sous différentes formes : individuelles, en groupes, provenant de la direction, par le supérieur immédiat et contrôlée entre collègues
Autres pistes d’actions :
• Avoir une plateforme pour rapporter les constats des discussions afin d’établir un plan d’action si nécessaire
• Former les gestionnaires pour développer leur intelligence émotionnelle
• Offrir les services d’aide aux employés si nécessaire
• Avoir recourt à une aide externe au besoin pour contrôler les impacts dans l’entreprise et sur les individus. Une démarche d'analyse des risques psychosociaux serait envisageable.
• Ne pas oublier que les gestionnaires peuvent eux aussi ressentir de l’anxiété politique
Sans être alarmiste, il faut être conscient que ce genre de situation peut avoir un réel impact sur la santé physique et psychologique de l’ensemble des employés d’une organisation. Ouvrir la discussion est aussi un excellent moyen de récolter des idées et de faire participer les individus à la recherche de solutions, et surtout, de maintenir un niveau d’engagement dans une situation incertaine.